Cancer du sein
Le cancer du sein est le cancer féminin le plus fréquent en France, il touche chaque année environ 60 000 personnes. L’âge moyen des femmes au diagnostic est de 63 ans mais des femmes plus jeunes ou plus âgées peuvent être concernées. Le cancer du sein peut aussi toucher les hommes même si cela est rare (1% de tous les cancers du sein surviennent chez les hommes).
Les facteurs de risque
Certains facteurs peuvent augmenter les chances de développer un cancer du sein. L’âge est l’un des principaux facteurs de risque, avec un risque accru à mesure que les femmes vieillissent. Les antécédents familiaux de cancer du sein, en particulier chez les membres du premier degré comme la mère, la sœur ou la fille, peuvent également augmenter le risque.
Les mutations génétiques, en particulier les mutations des gènes BRCA1 et BRCA2, sont associées à un risque accru de cancer du sein. D’autres facteurs de risque incluent l’obésité, la consommation d’alcool, le tabagisme, le manque d’activité physique et certaines thérapies hormonales, tel que le traitement hormonal de la ménopause.
Le mode de découverte
Dans 80% des cas, le cancer du sein est découvert sur la mammographie de dépistage, sans que la patiente ait noté la moindre anomalie. Le dépistage organisé du cancer du sein est recommandé et pris en charge en France pour les femmes de 50 à 74 ans. Il s’agit d’une mammographie tous les 2 ans (avec ou sans échographie). Néanmoins, l’imagerie peut être prescrite plus tôt pour celles présentant des facteurs de risque élevés.
Dans 20% des cas, le cancer du sein est suspecté devant des anomalies cliniques :
- Formation d’une masse ou d’une bosse dans le sein
- Changements dans la taille ou la forme du sein ou du mamelon
- Écoulement mamelonnaire en dehors de l’allaitement
- Changements dans la peau du sein : rougeur, épaississement, rétraction, plaie qui ne guérit pas
- Ganglions lymphatiques enflés sous le bras
Il est important de noter que ces signes et symptômes peuvent également être causés par d’autres affections bénignes du sein. Cependant, toute manifestation clinique persistante ou inhabituelle doit être évaluée par un professionnel de santé. Un dépistage précoce et une attention rapide aux symptômes sont essentiels pour un diagnostic et un traitement précoces du cancer du sein.
Le diagnostic et le bilan complémentaire
Le cancer du sein est une maladie caractérisée par la croissance incontrôlée de cellules anormales dans les tissus mammaires. Ces cellules anormales peuvent former une masse ou une tumeur, qui peut être détectée lors d’une palpation des seins ou à l’aide de techniques d’imagerie médicale. La mammographie et l’échographie permettent de dépister une anomalie du sein et de la caractériser. Une IRM (Imagerie par Résonnance Magnétique) mammaire peut parfois être nécessaire pour évaluer la taille de la tumeur, le nombre de lésions ou pour différencier des lésions suspectes de lésions bénignes. Le diagnostic certain de cancer du sein est posé grâce à une biopsie de l’anomalie vue en imagerie.
Elle consiste à prélever un échantillon de tissu suspect pour analyse en laboratoire afin de déterminer la présence de cellules cancéreuses. Ce prélèvement est fait par le radiologue à l’aide d’une aiguille, sous anesthésie locale, sous contrôle radiologique ou échographique.
L’analyse histologique (ou anatomopathologique, c’est-à-dire l’analyse au microscope des échantillons prélevés lors de la biopsie) permet de confirmer le diagnostic de cancer et de classer les cancers du sein en différents sous-types, ce qui permettra de choisir le traitement le plus adapté.
Une fois le diagnostic de cancer confirmé et en fonction de ses caractéristiques histologiques, il peut être nécessaire de réaliser un bilan d’extension pour connaître l’étendue de la maladie (éventuelle extension aux ganglions lymphatiques, aux autres organes). Votre médecin peut alors vous proposer : un scanner thoraco-abomino_pelvien, une scintigraphie osseuse, un TEP scanner.
Traitements du cancer du sein
Les options de traitement pour le cancer du sein dépendent du stade de la maladie, de la taille et du type de la tumeur, ainsi que de la santé générale de la patiente.
Le plan de traitement proposé est défini en RCP (Réunion de Concertation Pluridisciplinaire) par l’équipe composée des chirurgiens, des oncologues médicaux, des oncologues radiothérapeutes, des radiologues, des anatomo-pathologistes et de l’équipe de coordination et de support.
Les principales modalités de traitement comprennent la chirurgie, la radiothérapie, la chimiothérapie, l’hormonothérapie et la thérapie ciblée. Souvent, une combinaison de ces traitements est utilisée pour maximiser l’efficacité et réduire le risque de récidive.
La chirurgie du cancer du sein est une composante essentielle du traitement. Elle vise à éliminer la tumeur cancéreuse tout en préservant autant que possible la fonctionnalité du sein et en assurant un résultat esthétique acceptable pour la patiente. Elle peut prendre plusieurs formes, en fonction de la taille et de l’emplacement de la tumeur, ainsi que de l’étendue de la maladie.
La chirurgie conservatrice du sein
Elle consiste à retirer uniquement la tumeur et une marge de tissu sain environnant. Cette option est souvent privilégiée lorsque la tumeur est de petite taille et que la patiente souhaite préserver autant que possible la forme et la sensation de son sein. Elle peut être associée à des techniques d’oncoplastie (chirurgie de remodelage du sein) pour permettre de conserver la forme du sein. Elle se fait le plus souvent en ambulatoire (sur une journée, sans nuit d’hospitalisation).
La chirurgie radicale
La mastectomie totale, ou ablation du sein entier, est généralement recommandée lorsque la tumeur est de grande taille ou lorsque la maladie s’est propagée à plusieurs régions du sein. Dans certains cas, une mastectomie prophylactique (préventive), qui consiste à enlever le sein sain pour réduire le risque de développer un cancer du sein dans le futur, peut également être envisagée chez les femmes présentant un risque élevé de développer la maladie en raison de facteurs génétiques ou familiaux.
La chirurgie ganglionnaire
En fonction du stade de la maladie, il peut être nécessaire de réaliser une chirurgie des ganglions situés sous l’aisselle. Il peut s’agir d’un prélèvement du ganglion sentinelle en cas de stade précoce (seul le premier ou les 2 premiers ganglions qui drainent la tumeur sont prélevés) ou d’un curage axillaire en cas de stade plus avancé (une grande partie de la chaîne ganglionnaire de l’aisselle est alors retirée).
La reconstruction mammaire
La reconstruction mammaire peut être réalisée immédiatement dans le même temps opératoire que la mastectomie ou à un stade ultérieur, selon les préférences de la patiente et les recommandations de l’équipe médicale.
Il existe plusieurs techniques de reconstruction mammaire, notamment les implants mammaires et les lambeaux de tissu autologue prélevés sur d’autres parties du corps de la patiente, tels que l’abdomen, le dos, la fesse. Le choix de la technique de reconstruction dépend de plusieurs facteurs, notamment la morphologie de la patiente, ses antécédents médicaux et ses préférences personnelles.
La radiothérapie utilise des rayons ionisants pour détruire les cellules cancéreuses et réduire le risque de récidive locale après la chirurgie. Elle peut être administrée avant ou après la chirurgie, ou parfois en combinaison avec d’autres traitements. La radiothérapie peut également être utilisée pour soulager les symptômes chez les patients atteints de cancer du sein avancé.
La chimiothérapie consiste en l’administration de médicaments anticancéreux par voie intraveineuse ou orale pour détruire les cellules cancéreuses dans tout le corps. Elle peut être utilisée avant la chirurgie pour réduire la taille de la tumeur ou après la chirurgie pour éliminer les cellules cancéreuses résiduelles.
La chimiothérapie peut entraîner des effets secondaires tels que la perte de cheveux, la fatigue, les nausées et les vomissements, mais ces effets sont généralement temporaires et disparaissent après la fin du traitement.
L’hormonothérapie vise à bloquer les effets des hormones, telles que les œstrogènes et la progestérone, sur les cellules cancéreuses qui en dépendent pour se développer.
Elle est utilisée chez les femmes dont les tumeurs sont hormono-sensibles, c’est-à-dire qu’elles contiennent des récepteurs hormonaux. Les médicaments couramment utilisés dans l’hormonothérapie comprennent les inhibiteurs de l’aromatase, les modulateurs sélectifs des récepteurs aux œstrogènes (SERM) et les agonistes et antagonistes de la LH-RH.
La thérapie ciblée utilise des médicaments qui ciblent spécifiquement les anomalies présentes dans les cellules cancéreuses, tout en minimisant les dommages aux cellules normales. Ces médicaments peuvent être utilisés seuls ou en combinaison avec d’autres traitements pour améliorer l’efficacité du traitement.
Les thérapies ciblées sont utilisées chez les femmes présentant des cancers du sein HER2-positifs, qui surexpriment une protéine appelée HER2. La thérapie ciblée la plus fréquente est le Trastuzumab (Herceptin®).
Les soins de support
Les traitements spécifiques du cancer doivent être accompagnés de soins de support qui visent à prendre en charge les conséquences de la maladie et des traitements.
Ces soins comprennent : une prise en charge psychologique, nutritionnelle, un soutien social, des activités physiques adaptées, des soins de kinésithérapie, des soins esthétiques, certaines médecines complémentaires comme l’acupuncture, l’auriculothérapie.
Ces traitements ne remplacent pas les traitements du cancer mais ils aident à maintenir un bien-être et une qualité de vie.
Le suivi post-traitement
L’objectif du suivi est de détecter précocement tout signe de récidive de la maladie et de traiter les éventuelles séquelles ou complications de la maladie ou des traitements.
Il est réalisé par les médecins spécialistes qui ont assuré votre traitement, en collaboration avec vos médecins de ville (médecin traitant et gynécologue).
Le suivi consiste en un examen clinique tous les 6 mois et une mammographie avec échographie mammaire annuelle. D’autres examens peuvent vous être proposés en fonction du stade de la maladie initiale et des traitements reçus.
Prise de rendez-vous
La prise de rendez-vous est disponible par téléphone au 07 87 22 27 13